fabriquer un canon, on l'a fait

bonjour à tous, membres d'une association de reconstitution historique du second empire "les arquebusiers de l'est", depuis trois ans, plusieurs de nos membres ont décidé de refabriquer une pièce d'artillerie 1858 DE LA HITTE. Il s'agit du canon le plus léger de l'artillerie sous le second empire, c'est en fait un bébé de près d'une tonne quant même.
Nous avons récupéré l'ensemble des plans à la DGA de Chatellerault et en avant.
Le canon que nous avons recontruit à l'échelle 1 (taille normale) est la copie conforme à celui d'époque. Nous tirons à blanc avec (je ne donne pas la charge de poudre par mesure de sécurité), et je vous garantis que le résultat est saisissant. En reconstitution de bataille ou en démonstration près du public, le succès est au rendez vous.
De même plusieurs membres de notre groupe on fait refaire des uniformes d'artillerie du second empire, (le 5e d'artillerie) et après avoir retrouvé les ordres de tir d'époque, nous pouvons mettre en oeuvre cette pièce comme au temps jadis-En fin voilà si quelqu'un veut plus de renseignements, me contacter

bonsoir,

quelle methode pour la fabrication ?

le fût est réalisé à l'aide d'un tube central en acier d'un diamètre de 77mm, il est fermé par un bouchon de culasse soudé, l'habillage extérieur aux cotes de l'époque est fait dans de la tôle épaisse de 2 ou 3 mm d'épaisseur, les poignées, hausses sont réalisées en acier, enfin, il est peint d'un revêtement couleur bronze, à s'y méprendre car la majorité des gens pensent qu'il est effectivement en bronze, pourquoi ne pas l'avoir coulé directement en bronze, bien en premier lieu pour une question de côut car le tube à lui tout seul faisait 300 kilos,(bonjour la facture de bronze) d'un poids moins important: avec notre système, il doit peser 100 kilos, ensuite pour une question de sécurité car à l'époque le bronze employé était fretté, et il devait n'y avoir aucun défaut, autrement à la moindre fissure lors de la coulée, il vous pète à la gueule au premier tir -
l'affut est en chêne comme à l'époque, la peinture du bois est de couleur vert olive, les suspentes et parties métalliques (essieu, porte seau porte écouvillons etc...) sont en fer, je vais tacher d'insérer une photo sur ce site, dès que je peux---

Citation :

à l'époque le bronze employé était fretté

ce n'est pas plutôt de nos jours qu'on aurais pus le fretter ?

a l'époque il le coulait à la cire perdu si je ne m'abuse

pour les photo, annonce importante et tu suis la musique

Je connais cette technique de fabrication . Des amis à moi qui font de la reconstitution old-west en on fait faire un comme ça . C'est trés pratique il suffit de deux bonhommes pour démonté le canon pour le transport ! Pour moi ça reste un canon de décoration . O.K il fait boumm ? Mais c'est une coquille vide . Je préfére un canon à l'échelle 1/2 ou 1/3 en acier ou en bronze .

En tout cas bravo pour la reconstitution d'une compagnie d'artillerie du second empire .

contrairement à ce qu'à écrit le mousquetaire, notre canon ne se démonte pas pour la simple et bonne raison qu'il pèse environ 700 kilos- Il est transporté sur une remorque, et je t'assure qu'à deux hommes, tu ne le bouges pas, en principe lorsqu'il faut le déplacer à la main,en haut d'un fort, allez, nous devons bien être entre 6 et 8 pour le manipuler (c'est du vécu), pour l'effet du tir, après avoir placé la gargousse de poudre au fond de l'âme à l'aide d'un des deux écouvillons, nous tassons dessus une quantité double d'une seconde gargousse contenant de la farine afin que le canon monte en pression lors du départ du coup, et comme je l'ai écrit hier, l'effet est garanti, nuage de fumée, bruit de l'explosion, flamme sortant de la gueule du canon, et de la lumière, enfin on s'amuse comme on peut quoi ....[/img]

impressionnant la taille du truc

PS: si c'est la même photo que tu ma envoyé, je n'ouvre pas celle de ton post a cause de mon internet

Effectivement il est trés bien fais ! Encore bravo .

Par contre j'aimerai bien que tu te présente . Que tu en dise un peu plus sur tes passions . Pour cela va dans le topic " NOUVEAU VENUS " .

pour tester le fût chez le gars qui nous l'a fait dans les ardennes, après la charge de poudre, on a bourré une betterave, elle est partie à environ 800 mètres en cassant au passage une branche de poirier

Le 5° régiment d’artillerie

Crée en 1720, il n’aura cesse d’être caserné en de nombreuses garnisons de France .

En 1854 il devient régiment d’artillerie à pied, conserve son état major et 4 batteries, il est complété par 4 batteries du 2° régiment d’artillerie, et 4 batteries du 3° régiment d’artillerie.

En 1867, il monte 8 de ses batteries.

A cours de la période du second empire, on le trouve en garnison :
- à Grenoble en 1852,
- à Besançon en en 1858,
- en Grenoble en 1861,
- à Metz en 1863 ,
- à Strasbourg en 1866

Il est commandé respectivement par les colonels :
Jean Réséda DEVAUX en 1852
Gustave CANU en 1855
M. le comte Ferri Pisani JOURDAN de ST ANASTASE , en 1860
Albert Nicolas Angélique BELU en 1868
Louis Paul BRADY le 21 avril 1870

Au cours de la guerre de 1870, il est versé dans l’armée du Rhin, au 2e corps d’armée du général de division FROSSARD .
-5e, 6e, (batteries de pièces de 4 de campagne) 12e (batteries à balles) de la 1ere division d’infanterie
-7e, 8e , (batteries de pièces de 4 de campagne), 9e (batteries à balles) de la 2e division d’infanterie .

Il participe aux combats de SPICHEREN, REZONVILLE, ST PRIVAT.

Rappel sur la constitution d’un régiment d’artillerie.
- les batteries à pied n’ayant ni chevaux, ni matériel de transport, elles sont destinées au service des sièges des places fortes et des cotes .
- les batteries montées possèdent des chevaux, des conducteurs à cheval et des servants à pied . Elles acquièrent une mobilité comparable à celle des batteries à cheval, puisque les servants peuvent désormais être transportés sur les coffres à munitions des caissons des avant- trains des pièces. Elles sont utilisées au profit de l’infanterie.
- Les batteries à cheval ayant des conducteurs et des servants à cheval, d’où une mobilité accrue. Elles sont utilisées au profit de la cavalerie .

Au cours du second empire, comme nous l’avons évoqué, on « panache » les régiments, de sorte de pouvoir employer dans le même régiment plusieurs type de formation d’artillerie (ex pour le 5e, on trouve des batteries à pied et montées). Ajoutons certaines batteries qui sont dotées de mitrailleuses à la fin du second empire, arme nouvelle, mise au point quelques mois avant le début du conflit.(batteries dites à balle).

Merçi pour ce petit cours .

très interessant, merci

Bonjour les cannoniers,
Si c'est vous qui avez participé à la reconstitution sur le theme de la guerre de 1870, cette année le 14 juillet au chateau de Belfort, mon logo ne vous sera pas étranger.

pour mojnic, c'était bien nous à belfort superbe photo, y a t il moyen de me faire parvenir cette photo que je n'ai pas, quant je disais qu'au tir au canon on s'éclate,

je ne sais plus si ça a été déjà évoqué mais qu'utilisez vous comme poudre et quelle quantité ? avez vous déjà fabriqué votre poudre ?

nous n'utilisons que de la poudre noire, la moins chère possible car il faut dire que nous en passons quelques kilos par année, en principe nous prenons de la chasse. Par mesure de sécurité, (chaque canon réclame suivant sa fabrication une dose de poudre à ne pas dépasser et ce qui est valable pour le notre ne l'est pas forcément pour celui du voisin, et vice versa) je n'indique pas la quantité que nous employons, la meilleure méthode pour allumer la lumière est de la mèche rapide type cordeau détonnant, lorsque nous approchons la mèche lente du cordeau détonnant, le départ est quasimment instantanné- A l'apoque ils utilisaient ce système ou des étouppilles à friction qui détonnaient lorsque l'on tirait violemment dessus, nous avons déja fait des essais, non concluant, pour ces étoupilles et comme je n'ai pas particulèrement envie d'aller voir ST PIERRE tout de suite, j'ai un peu abandonné ces recherches -

Nous pensons justement utiliser des étoupilles , de plume d'oiseau ou de
laiton , l'an prochain , pour des raisons de sécurité !
Pour l'instant on verse simplement la moitiée d'une cartouche
de papier , une cartouche de fusil qu'on vide dans la lumière .
On y approche le boute-feu avec une mèche lente , et le départ
n'est pas toujours régulier .

Notre pièce , c'est un pierrier a boite .

moi je trouve ça fantastique, magnifique
belle pièce, je reverais de voire tonner la bète

Vraiment superbe et félicitation .
Vous devez être limite avec la réglementation stupide des 2 kilos de poudre , sauf si 2 tireurs sont sur le même tube , bref du bon travail et du magnifique .
Jean louis .

concernant les étoupilles, il est vrai qu'au début nous faisions de la même manière qu'indiqué ci dessus, c'est à dire remplir la lumière de poudre, mais en fonction de la qualité de la celle-ci et du temps (sec ou pluvieux) les départs étaient parfois folkloriques ou çà ne partait parfois pas du tout, quoi qu'on en pense, allumer de la poudre comme cela n'est pas évident- Depuis que nous avons testé le cordeau détonnant, aucun soucis, les départs sont quasimment immédiats-
En ce qui concerne la poudre, comme tu l'as dit, à plusieurs membres, on peut en détenir une certaine quantité et de plus, même lors de l'utilisation de notre pièce e reconstitution de combat, il est rare d'en passer plus de 2 kilos par week-end, car même à plusieurs servants, charger la bête prend un certain temps-

Allumage folklorique ... j'aime bien l' expression , ça décrit bien
notre démonstration

Ne serait-ce que pour des raisons de sécurité , faudrait améliorer
la mise a feu . Le musée ou nous sévissons a quelques réserve
au sujet des étoupilles , une vague et ancienne histoire d'étoupille
qui avait été éjectée de da lumière, comme une fusée , et avait
aterri dans le public C'est arrivé aux USA , mais il y a une sorte de
" Gazette des Kaboums " qui circule dans le millieux des musées et sites
historiques .

je suis étonné, après plusieur centaines de tirs, et toujours avec de la poudre dans la lumière et un bout'feu de coton gavé de nitrate, je n'ai jamais eu de problème, quel que soit le temps. Si problème il y a eu, c'est une erreur de manipulation.....lumière encrassée, mèche humide, poudre trop grosse, etc.....

Vous savez peut être faire des canons, mais au niveau photo vous êtes nuls

Heureusement que je suis là.
et que j'étais à Belfort le 11 juillet 2004.

Les photos ci-dessous sont extraites d’une vidéo « 2004 07 11 reconstitution siege 1870 à Belfort 2.wmv » toujours chargeable sur la mule.




Et quelques photos de plus





Il y avait aussi ça