Transformation des douilles de calibre 24 en douille de 577 SniderPréambule :A travers ce tutorial, je ne cherche pas les honneurs. Je vise uniquement à partager un savoir-faire. La plupart des techniques que je vais présenter on déjà été décrites dans le forum. J’ai également suivi les conseils du « manuel de rechargement N°6 » de René Malfatti. J’ai simplement fait une synthèse. Le néophyte que je suis ne prétend tout connaître. J’ai beaucoup appris sur ce forum et j’essaie modestement de renvoyer l’ascenseur.
Ce tutorial n’est certainement pas parfait et je suis ouvert à toutes vos observations.
Introduction : les différentes phases de la transformation.
N° 1 : douille de calibre 24.
N° 2 : douille tracée
N° 3 : douille raccourcie au coupe-tube
N° 4 : douille ajustée grossièrement au case-trimer et ébavurée
N° 5 : douille dont le collet a été recuit.
N° 6 : douille en début de reformage (apparition de l’épaulement)
N° 7 : douille en cours de reformage (refoulement de l’épaulement)
N° 8 : douille en fin de reformage
N° 9 : douille ajustée finement au case-trimer et ébavurée
1) Mise à longueur des douilles avant reformageMatériel :- Gabarit de traçage en carton
- Feutre indélébile
- Coupe-tube de plombier
- Mandrin en acier adapté au diamètre intérieur du collet des douilles de calibre 24
- Case trimer (shell-holder + fraise avec tige pilote)
- Perceuse
- Fraise à ébavurer
- Lime plate
Opération N°1 : tracé des douilles avec gabarit et feutre.
Opération N°2 : découpe au coupe-tube 1 à 2 mm au dessus du trait (le mandrin en tube acier rentre en forçant légèrement dans la douille, il évite l’écrasement de la paroi de la douille sous l’effet du coupe tube). Après cette opération, la douille mesure de 52 à 53 mm.
Opération N°3 : ajustement grossier de la longueur au case-trimer. J’utilise une fraise fabriquée à partir d’une fraise à lamer et d’une tige pilote dont la longueur est égale à celle de la douille terminée. Le shell-holder maison est monté dans le mandrin de la perceuse. La perceuse est serrée dans un étau. La fraise « mord » il faut y aller en douceur. Le trait doit rester visible sinon la douille finie sera trop courte. Après cette opération, la douille mesure environ 51,5 mm (soit à peu près 1 mm de plus que la longueur finale).
Opération N°4 : ébavurage intérieur à la fraise. Ebavurage extérieur léger à la lime.
2) Recuit du collet.Le laiton des douilles est écroui. Il est résistant à la déformation. Le reformage est difficile (il faut forcer beaucoup) voire impossible (des écrasements apparaissent au niveau de l’épaulement). Il est donc indispensable de recuire le collet des douilles pour rendre le laiton plus malléable.
Matériel :- Plat en tôle
- Lampe à souder
- Tournevis
Opération N°5 : Les douilles sont placées verticalement dans un plat en tôle. Les culots baignent dans environ 2 cm d’eau. Les collets des douilles sont chauffés à la lampe à souder sur une hauteur de 15 mm. La température de recuit est atteinte lorsque les collets atteignent la couleur bleu violet dite « gorge de pigeon ». Cette couleur, pour les laitons, correspond à une température de 265°c. D’après mes recherches, cette température est à considérer comme un minimum (c’est au-dessus que le recuit se produit). Autrement dit, on peut la dépasser sans toutefois aller jusqu’aux rouges. Cette marge de température est utile car il n’est pas évident d’apprécier la couleur du laiton à travers le bleu de la flamme. Une fois la température atteinte, d’un coup de tournevis, la douille est basculée dans l’eau ce qui entraîne un refroidissement rapide.
3) ReformageMatériel :- Presse à recharger
- Premier outil de rechargement pour 577 Snider (recalibreur extérieur). L’aiguille de désamorçage est démontée.
- Shell-holder
- Graisse spéciale pour reformage.
Opération N° 6 : graisser légèrement le corps de la douille.
Important : ne pas graisser la partie recuite (risque d’enfoncement de la paroi au niveau de l’épaulement ou « oil dent »).
Remarque : pour la photo, j’ai fortement exagéré la dose de graisse. Un très léger film suffit.
Opération N° 7 : Mettre une douille graissée sur le shell-holder et manœuvrer le levier de la presse lentement pour faire pénétrer la douille dans le recalibreur. Pour éviter les déformations, procéder en 4 ou 5 passes. On enfonce la douille de 2 à 3 mm dans le recalibreur puis on la ressort. On vérifie qu’il n’y pas de graisse sur l’épaulement et on enfonce de 2 à 3 mm de plus sinon « oil dent » assurée (c’est sûr, cela m’est arrivé). On continue jusqu’à ce que la douille soit entièrement rentrée dans le recalibreur. Le reformage est alors terminé.
4) Mise à longueur définitiveMatériel :- Case trimer (shell-holder + fraise avec tige pilote)
- Perceuse
Opération N°8 : ajustement définitif de la longueur au case-trimer. La longueur finale de la douille est réglée par la longueur de la tige pilote de la fraise qui passant par l’évent du logement d’amorce vient en butée sur le shell-holder. Après cette opération, la douille mesure 50,4 mm. Cette dimension est identique à celle de mes douilles Bertram ou Kynoch.
Opération N°9 : ébavurage intérieur à la fraise. Ebavurage extérieur à la lime. Procéder en douceur (voir opération N°4).
Opération N°10 : Vérification de la longueur définitive de la douille au pied à coulisse : 50,4 mm.
Voilà c’est fini.