Bien... j'en ai un, pietta modele dit "texas Paterson" (commande pour les texas rangers ).. canon de 9"...pas de refouloir, mais un outil 3 fonctions est livré avec :
- il sert de levier de refouloir quand on le place dans la lumiere de passage de clavette de l'axe du barillet... il est entendu que pour se faire, le canon doit etre déposé, mais au final, c'est a peine plus embetant a recharger qu'un 1860... en fait, c'est trés bien foutu et je recharge avec plaisir en procédant de la sorte et sans y passer 1 minute de plus que pour un 1860... la dépose du canon etant aussi simple que sur les autres colts...
- l'outil fait aussi tournevis...trés utile
-et son autre extrémitée se dévisse pour laisser apparaitre une aiguille de débouchage de cheminée...parfois utile...
A noter que cet outil a un anneau permettant de l'attacher a une ficelle et de l'avoir a porter de main, autour du cou...
Belle bete donc, qui a les inconvénients de ses avantages, je m'explique :
c'est donc le premier revolver Colt construit en grande série... historique hyper interressant....utilisé des guerres de territoires jusqu'au plus fort de la guerre de secession...
Mecanisme super technique mais au démontage et surtout remontage super casse-couil... m'est avis qu'a l'époque, le mecanisme etait pourri de graisse et basta... demontage tout les 36 du mois.... a déconseillé fortement a ceux qui n'ont pas l'esprit mecano ou manque de patience.. enfin, on est pas obligé de le démonter tous les jour , alors c'est un inconvénient minime....
Gros souci au remontage: l'alignement entre le bloc bouclier et le reste de la carcasse (en 2 partie sur ce petard )... pas d'indexage, ce sont les vis qui jouent ce role est c'est une véritable galère a ne pas foirer les pas de vis et a remonter le bastrigue correctement... mais avec 40 minutes devant soi, 4 tentative de remontage (pas dans le bon ordre
), et une dose d'aspirine, on arrive a bout...
on en vient a ses performances de tir...
Bon, disons le clairement, c'est pas une bete de concourt... le canon long n'y change rien car il ne possede pas de cône de centrage de la balle...si l'alignement chambres-canon n'est pas nikel ( et il y a tjrs 1 ou 2 dixieme de jeu et/ou d'ecart ) la balle s'en trouve déformée au passage de l'entrefer , avec surement tout ce que ça peut avoir de néfaste sur la balistique...
Je pense qu'avec un tour , il y a moyen de remédier a ce manque d'usinage qui améliorerait la balistique, mais ça serait s'éloigner du concept de l'original, et j'ai donc personnellement et volontairement laissé le canon comme a l'époque... pour le plaisir de faire souffler le bin's comme d'origine , donc pas super précis .... j'ai d'autres outils si je veux faire de la précision...
Clairement, il est difficile de tout mettre dans le noir a 25 metres en tir posé, handicapé en plus, par une détente (escamotable pour le transport , rigolo comme concept) qui est un modéle de dureté et de départ fuyant-pifométrique... les balles arrivent néenmoins toutes dans la cible, mais faire un 30/50 releve de l'exploit sans retoucher les points négatifs de son mécanisme...
Rien d'impossible, mais meme ainsi, il ne faut pas compter rivaliser avec un 1858 match.... on peut l'améliorer sans soucis, mais a mon sens, ça reste un revolver dit " de défense" (pour l'époque en tout cas), donc juste bon pour toucher une cible a 30 metres... et encore...
Les débris d'amorces ont effectivement tendance a bloquer le barillet ou a se fourrer, parfois, dans le mécanisme , mais c'est pas non plus une catastrophe si on réarme en penchant l'arme sur le coté droit et canon vers le bas... ça limite les risques d'enrayage... un choix d'amorces costauds et des charges de tir douces, permettent aussi de limiter l'eclatement de celles-ci... bon, soyons clair aussi la dessus, ça n'a pas la fiabilié d'un roger & spencer... il y a 40 ans d'ecart entre ces 2 conceptions, ne l'oublions pas. Je pense aussi que les amorces de l'epoque des 1836 etaient franchement trés costaud... plus epaisses que nos amorces modernes...
mais ça reste une arme superbe, peu commune, a l'histoire riche et qui a participé a une grande partie des conflits "frontier" et guerre civile (souvent dans les mains d'officiers militaires ou riches proletaires), meme si les western spaghetis prefererent faire la part belle aux 1860 et 1858...le 1836 et ses dérivés etait trés présent aussi !
Pour conclure, je dirais que vu son prix
(mais qui reste relativement justifié vu la complexitude du mécanisme ), il interressera surtout ceux qui font de la reconstit epoque 1840-1860 ( ça changera des sempiternels 1851 et redorera le blason de ce Mythe), les collectionneurs de belles mecanique (j'ai dit belles, j'ai pas dit fiable
), et ceux qui comme moi, aiment tirer "a l'ancienne" avec des petouilles qui ont ecrit des pages glorieuses ou sombres de l'Histoire.. par extrapolation, le tireur passionné et assez bricoleur pourra lui donner plus de fiabilité et de précision, en atteignant sans trops de souci, la précision et la fiabilité d'un 1851 de base... enfin, c'est ce que je pense possible aprés 5 heures de travail et quelques tatonnement dans le rechargement optimal...
A l'inverse, le compétiteur pur et dur qui a horreur de bricoler doit fuir cette arme absolument !!!
A savoir que les versions originales furent relativement nombreuses (et souvent bricolées au fur et a mesure de leur carriere) et autorise ainsi aux tireurs et collectionneurs modernes que nous sommes, de modifier plein de chose sur cette arme (longueur de canon, bidouilles améliorant le fonctionnement... etc...), tout en restant dans le " historiquement possible"... il me semble meme que certains furent modifiés pour le tir a cartouches métalliques, comme quoi sa carriere fut longue pour l'époque...( 1836-1880).
Enfin, a noter que le changement de barillet peut etre fait rapidement et il semblerait que certaines versions (civiles surtout) etait souvent dotée d'un deuxieme barillet... le fait d'avoir les amorces protégées dans des logements profonds devait etre un gage de sécurité (toute relative
) en cas de chute au sol, lorsqu'un barillet préallablement chargé devait etre installé sur l'arme...
dans la meme optique, certaines armes en coffret etaient dotée d'un canon supplémentaire, généralement plus court, pour transformer une arme de ceinture en une arme de poche...
Dans l'ensemble, c'etait une arme de luxe, qui fut aquise ensuite d'occasion par les classes moyennes lorsque les modeles 1851 et 1860 firent leur apparition, releguant le Paterson au rang de "viellerie utile quand meme"
...
Quelques photos du mien :
http://pagesperso-orange.fr/Armes-Historiques/PN/Colt%201836%201/colt%201836%201.html et un site sympa :
http://www.american-firearms.com/american-firearms/z-html/company-C/Colt/Colt-1836.html