Texte issu de Rocambole "La cage aux oiseaux" paru en
1868.http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.phpUn fusil à vent parfaitement décrit pour couper discrètement la corde d'un pendu. Pour les amateurs de romans d'aventures, à lire sans modération.
Je vais avoir besoin de ton épaule.
– Comment cela ?
– Tu vas voir.
Il ferma la fenêtre et alla prendre sur la cheminée cette boule de cuivre qu’il avait apportée dans sa poche et qui avait la grosseur d’une pomme de calville.
– Regarde bien, dit-il.
– Bon ! fit Shoking, qu’est-ce que cela ?
– Cette boule est creuse.
– Ah !
– Elle est pleine d’air comprimé et si elle éclatait, elle pro-duirait l’effet d’une bombe : c’est-à-dire que ses éclats iraient tuer à cent mètres et briseraient tout ce qu’ils rencontreraient…
– Après ? fit Shoking avec curiosité.
L’homme gris prit ensuite la canne à laquelle il ajusta une petite crosse.
Puis il vissa la boule en dessous.
– Voilà que cela ressemble à un fusil, dit Shoking.
– C’en est un.
– Où est la balle ?
– Dans le canon. Vois-tu la détente ?
– Oui.
– Eh bien ! cette détente fait mouvoir un piston ; ce piston descend dans la boule pleine d’air comprimé et soulève une soupape.
La soupape laisse échapper un jet d’air et ce jet d’air chasse la balle avec autant de force qu’une charge de poudre.
Le canon est rayé et la balle va tout droit à son but, pour peu que le tireur ait visé juste.
– Mais, dit Shoking, on entendra le bruit du coup.
– Imbécile ! répondit l’homme gris, un fusil à vent ne fait pas de bruit : sans cela je me servirais d’une arme à feu.